Le XIIIe siècle français est souvent qualifié à juste titre de « Siècle de saint Louis ».
Né à Poissy l'année de la bataille de Bouvines, le roi est monté sur le trône sous le nom de Louis IX le 8 novembre 1226, à la mort de son père Louis VIII le Lion. Sacré à Reims le 29 novembre suivant, il a régné près de quarante-quatre ans jusqu'à sa mort devant Tunis, le 25 août 1270.
Durant cette longue période, il a porté le royaume capétien à son maximum de prestige, ce qui lui a valu de devenir, sous le nom de saint Louis, le roi le plus aimé des Français, tant sous la monarchie que sous la République.
André Larané
La France à l'avènement de Saint Louis (1226)
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Le royaume capétien se renforce de façon spectaculaire sous le long règne de Philippe Auguste (1179-1223). Trois ans plus tard, à l'avènement de son petit-fils Louis IX, futur saint Louis, c'est le plus puissant État de la chrétienté occidentale, voire de toute l'Europe. Mais c'est encore un État de type féodal.
Le royaume capétien se renforce de façon spectaculaire sous le long règne de Philippe Auguste (1179-1223). Trois ans plus tard, à l'avènement de son petit-fils Louis IX, futur saint Louis, c'est le plus puissant État de la chrétienté occidentale, voire de toute l'Europe. Mais c'est encore un État de type féodal.
Au sommet de la hiérarchie sociale, le roi administre en propre son domaine, par l'intermédiaire de ses baillis et ses sénéchaux. Il en tire l'essentiel de ses revenus. Il reçoit également des redevances féodales de ses vassaux. Ces vassaux et leurs propres vassaux, jusqu'aux degrés inférieurs de la pyramide féodale, lui doivent aussi le service militaire. Parmi eux, le roi d'Angleterre tient une place à part, car il fait allégeance au roi de France pour ses fiefs continentaux mais est aussi un roi à part entière.
Le modèle du roi chrétien
Chevalier courageux et combatif, souverain habile et sage, mari empressé autant que fidèle, profondément pieux, Louis IX apparaît comme le modèle du roi chrétien tel que se le représentaient les hommes du « beau Moyen Âge » (XIIe-XIIIe siècles).
Son règne est très nettement segmenté en deux périodes :
La première est une longue phase d'apprentissage, auprès de sa mère Blanche de Castille et des anciens conseillers de son père et de son grand-père, jusqu'en 1242.
La seconde se révèle à partir de son retour de Terre Sainte, en 1254, après six ans d'absence.
Il se montre alors tout entier tendu vers la sainteté, même s'il ne la cherche pas expressément.
Dans sa vie privée, si l'on en croit les chroniques posthumes, il témoigne d'une austérité à toute épreuve, se restreint sur la bonne chère et le vin, soigne et lave les pauvres, ne craint pas de nourrir lui-même des lépreux... Autant de manifestations de piété que l'on attribue aussi à d'autres souverains, y compris Charlemagne !
Mais on est sûr par ailleurs que le roi porte un cilice (vêtement de crin) à même la peau pour se mortifier et qu'il lui arrive de se faire fouetter le vendredi pour se punir de trop souvent rire !
Dans sa vie publique, il privilégie en toutes choses la conciliation et le droit du plus faible, ce qui ne l'empêche d'agir en fin politique, avec fermeté et sans naïveté aucune, conscient des intérêts de son royaume. Il n'y a guère qu'à l'évocation des croisades qu'il perd le Nord.
Le roi met fin à la première « guerre de Cent Ans » contre l'Angleterre ainsi qu'à la croisade contre les Albigeois. Il régularise les relations entre la France et l'Aragon. Il remet enfin à leur place les turbulents féodaux et modernise l'administration.
Sous son règne, Paris devient la ville la plus prestigieuse de la chrétienté occidentale avec son Université et ses monuments (Sainte Chapelle, Notre-Dame). Les foires de Champagne, entre Flandres et Lombardie, stimulent le commerce et la naissance d'une bourgeoisie urbaine active et entreprenante.
Sans surprise, son procès en canonisation est engagé deux ans à peine après sa mort, au vu des miracles et guérisons accomplis auprès de son tombeau. En 1297, au terme d'une longue enquête, le pape Boniface VIII range Louis IX au rang des saints de l'Église catholique.
Le 25 août, anniversaire de sa mort, devient sa fête canonique. Le roi de France est le premier laïc à être canonisé, l'Église ayant jusque-là canonisé seulement des religieux.
Du point de vue des gens du XXIe siècle, on peut simplement reprocher au roi son attitude envers les juifs (et son entêtement à relancer les croisades).
Une prise de pouvoir progressive
Par sa mère Blanche de Castille, le nouveau roi est est l'arrière-petit-fils d'Henri II et Aliénor d'Aquitaine.
Il n'a que 12 ans quand il succède à son père. C'est la première fois dans la dynastie capétienne que la couronne échoit à un enfant. Les clercs et les barons en sont effrayés car ils ont en mémoire les paroles de l'Ecclésiaste, dans la Bible : « Malheur à la ville dont le prince est un enfant ».
Sa pieuse mère prend alors en main les destinées du royaume avec le titre de « baillistre » (régente, d'après le vieux français baillir, synonyme d'administrer). Son caractère va heureusement s'affirmer dans les épreuves et malgré les préventions dont elle est l'objet en sa qualité d'étrangère, aggravée par un teint et une chevelure sombres.
La baillistre met un terme à la croisade contre les Albigeois en concluant le traité de Meaux avec le comte de Toulouse en 1229. En 1234, elle soutient une lutte difficile contre de turbulents vassaux comme le comte de Boulogne, le duc de Bretagne et le comte Thibaut IV de Champagne. La coalition se défait et échoue, peut-être en partie à cause de l'amour passionné que le comte de Champagne voue à la belle reine Blanche, amour que celle-ci repousse néanmoins sans équivoque.
Enfin, elle marie son fils à Marguerite de Provence le 27 mai 1234 en la cathédrale de Sens. D'une nature ardente, le roi aimera sa femme avec passion sans cesser bien entendu de lui être fidèle.
Jean de Joinville raconte comment le roi postait un garde au pied de l'escalier qui menait à sa chambre quand, en journée, l'envie le prenait d'effeuiller la marguerite. Ainsi le couple avait-il le temps d'être prévenu avant que la reine ne vienne tambouriner à la porte ! Forts de leur amour, les deux époux auront douze enfants.
Bien que déclaré majeur en 1236, à un âge déjà bien avancé, 21 ans, Louis IX laisse les rênes du gouvernement à sa mère jusqu'en 1242, ne les reprenant que pour combattre une ultime révolte féodale.
Comment consoler le pauvre saint Louis qui venait d'avoir une fille...
« La reine de France Marguerite, femme du roi saint Louis, était sur le point d'avoir son premier enfant. On attendait avec impatience un héritier du trône : elle mit au monde une fille. Il s'agissait de porter la fâcheuse nouvelle au père. La mission était délicate : personne, à la cour, ne voulut s'en charger. A la fin, on appela le bon évêque de Paris, Guillaume d'Auvergne, et on le pria de la remplir lui-même en usant de ménagements. "J'en fais mon affaire", dit-il. Et, entrant aussitôt dans la chambre du prince, il lui tint ce petit discours : "Sire, réjouissez-vous. Je vous annonce un bien heureux événement : la France vient de s'enrichir d'un roi. Et voici comment : si le ciel vous avait donné un fils, il vous eût fallu lui céder un vaste comté ; mais vous avez une fille : par son mariage, au contraire vous gagnerez un autre royaume". Le roi sourit ; il était consolé » (cité par A Lecoy de la Marche dans L'Esprit de nos aïeux, 1888).
L'arbitre de l'Europe
Après les victoires de Taillebourg et Saintes, le roi renouvelle à Lorris un traité de paix avec le comte de Toulouse. Il prépare également une paix durable avec l'Angleterre. Celle-ci est signée le 4 décembre 1259 à Paris. Elle met fin à la première « guerre de Cent Ans » entre les deux pays.
Dans le même souci d'équilibre et de concessions réciproques, le roi capétien a signé l'année précédente, le 12 mai 1258, à Corbeil, un traité par lequel il a abandonné toute forme de suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon cependant que le roi Jacques 1er d'Aragon a renoncé à ses prétentions sur la Provence et le Languedoc (à l'exception de Montpellier). Le fils du roi de France, futur Philippe III, épouse par ailleurs la fille de Jacques, Isabelle d'Aragon.
Fort de sa réputation de souverain juste et équitable, Louis IX est, quelques années plus tard, à Amiens, en 1264, choisi comme arbitre dans un conflit entre le roi Henri III d'Angleterre et ses barons. Cet arbitrage est connu sous le nom de « mise d'Amiens ».
La chrétienté occidentale au milieu du XIIIe siècle
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Le XIIIe siècle, aussi appelé « siècle de Saint Louis », voit l'émergence d'une nouvelle civilisation urbaine. Les villes ne sont plus le lieu de résidence d'une classe dirigeante improductive, comme sous l'Antiquité, mais le foyer d'activités intenses et d'échanges commerciaux et intellectuels qui irriguent les campagnes et toute la société. Ainsi en va-t-il de Paris et Montpellier comme des cités italiennes ou des villes de la Hanse, autour de la mer Baltique.
Le XIIIe siècle, aussi appelé « siècle de Saint Louis », voit l'émergence d'une nouvelle civilisation urbaine. Les villes ne sont plus le lieu de résidence d'une classe dirigeante improductive, comme sous l'Antiquité, mais le foyer d'activités intenses et d'échanges commerciaux et intellectuels qui irriguent les campagnes et toute la société. Ainsi en va-t-il de Paris et Montpellier comme des cités italiennes ou des villes de la Hanse, autour de la mer Baltique.
La chrétienté occidentale s'épanouit dans l'art gothique tandis que les Mongols de Gengis Khanentraînent l'Europe orientale dans une profonde régression sociale. En Espagne, la Reconquista catholique entre dans sa dernière phase. Au centre de l'Europe, le Saint Empire est paralysé par une crise dynastique majeure, le Grand Interrègne. Plus à l'Est, les chevaliers Teutoniques entament une entreprise de colonisation allemande sous couvert d'évangélisation. C'est le « Drang nach Osten ». À Constantinople, les Grecs chassent les Latins et restaurent un empire byzantin croupion.
Triomphe du roi chrétien
Libéré de ses soucis de voisinage, le roi inaugure à Paris la Sainte Chapelle. Ce chef d'œuvre de l'art gothique est destiné à abriter de saintes reliques acquises à prix d'or par le souverain. Pour le futur Saint Louis, l'acquisition des reliques et la construction de la Sainte Chapelle sont certes affaire de piété. Elles sont aussi le fruit d'une habile politique visant à faire de Paris une cité comparable, en prestige et en sainteté, à Rome et Jérusalem.
Cette politique est servie par le dynamisme et le rayonnement de l'Université de Paris où enseigne Saint Thomas d'Aquin (1225-1274). Contemporain et ami du roi, le dominicain italien tente de concilier la pensée d'Aristote et la foi chrétienne.
En 1253, le chapelain du roi Robert de Sorbon fonde sur ses deniers une pension pour accueillir douze étudiants et maîtres en théologie dépourvus de ressources. Ce Collegium pauperum magistrorum est doté par le roi de plusieurs maisons du Quartier Latin, en face de l'hôtel de Cluny, dans une rue mal famée appelée Coupe-Gueule (aujourd'hui rue de la Sorbonne). Sa devise : Vivere socialiter et collegialiter et moraliter et scholariter (« Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement »).
Les maîtres prennent l'habitude de s'y réunir et d'y donner des cours, au point que le collège, à l'origine simple internat, devient, sous le nom de Sorbonne, le cœur de l'Université de Paris !
Le roi sévit contre les guerres privées. Les conseillers et juristes de la cour prennent l'habitude dans les années 1250 de se réunir en « parlement » (le mot est nouveau), parfois en présence du roi, pour juger des affaires qui leur sont soumises. Ainsi se développe une justice d'appel qui prévient et corrige les abus de la justice locale ou seigneuriale.
En 1261, le roi interdit les duels judiciaires. Cette pratique archaïque sera remise en vigueur à titre exceptionnel par son lointain successeur Henri II à l'occasion du duel de Jarnac.
Louis IX se signale aussi par ses initiatives à l'encontre des juifs. Il fait brûler en place publique tous les manuscrits hébreux de Paris (pas moins de 24 charrettes) après qu'un juif converti, Nicolas Donin, eut assuré en 1242 qu'ils contenaient des injures contre le Christ. En 1254, il bannit les juifs de France (mais, comme souvent au Moyen Âge, la mesure est rapportée quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal).
En 1269 enfin, il impose aux juifs de porter sur la poitrine une « rouelle », c'est-à-dire une étoffe jaune en forme de roue, pour les distinguer du reste de la population et prévenir les unions mixtes, appliquant ce faisant une recommandation du concile de Latran (1215) qui avait demandé de marquer les juifs, à l'image de ce qui se pratiquait déjà dans le monde musulman.
Ces mesures contestables témoignent du désir du pieux souverain de moraliser son royaume. Dans le même ordre d'idées, il réprime la prostitution, l'ivrognerie, les jeux de hasard. Il expulse aussi en 1269 les banquiers lombards et les usuriers originaires de Cahors (les cahorsins).
Justice royale, arbitraire seigneurial
Le puissant sire Enguerran de Coucy avait fait pendre sans procès, en 1259, trois jeunes clercs flamands de l'abbaye de Saint-Nicolas-au-Bois, qui avaient chassé sur ses terres par mégarde. La miniature ci-dessus montre les familles des jeunes gens venus réclamer justice au roi. Le seigneur est condamné à mort pour le tribunal royal mais Louis IX se laissera fléchir par les barons et commuera sa peine en une simple amende, avec promesse de se croiser et privation du droit de haute justice. Coucy n'en fait pas moins pendre deux ans plus tard deux moines qui avaient témoigné contre lui.
En son royaume, le roi se montre à la hauteur de sa réputation. En 1247, à la veille de partir en croisade, il décide de mettre en paix sa conscience en corrigeant les torts que ses officiers ont pu causer à son insu. Sur son ordre, des enquêteurs se rendent deux par deux dans tous les baillages et sénéchaussées du domaine royal, de la Picardie au bas-Languedoc, en vue de recueillir les doléances des habitants contre les agents du roi. En cas de biens mal acquis, les officiers royaux sont tenus de faire des restitutions sur leurs biens propres.
L'affaire est menée tambour battant. L'arrivée des enquêteurs est annoncée en chaire par les curés. Eux-mêmes se montrent beaucoup en public afin que chacun puisse les solliciter. Près d'une famille sur deux cent cinquante est interrogée et plus de dix mille doléances sont ainsi enregistrées et traitées.
Ainsi que le souligne Marie Dejoux, première historienne à avoir analysé ces enquêtes de manière méthodique (Les enquêtes de Saint Louis, gouverner et sauver son âme, Le nœud gordien, 2014), c'est une entreprise sans précédent et qui, très audacieuse, ne sera jamais renouvelée. Le roi, en bon chrétien, assure de la sorte son salut personnel mais il réalise aussi une opération de communication magistrale qui va garantir pour plusieurs siècles l'attachement du peuple à la monarchie, garante de ses droits face à l'arbitraire de l'administration et de la noblesse. On en retrouvera un lointain écho dans les cahiers de doléances de la Révolution.
Louis IX met également en place une commission financière chargée de traquer les détournements de fonds. Elle deviendra la Cour des Comptes sous le règne de son petit-fils Philippe le Bel.
Malheureuses croisades
Le roi se consacre par ailleurs à ses rêves de croisade en Terre sainte. Ils ne lui porteront pas chance.
Ayant une première fois fait le vœu de se croiser suite à une maladie, il s'embarque avec son armée à Aigues-Mortes, en Provence, le 12 juin 1248, après avoir confié le royaume aux bons soins de sa chère mère. Lors d'une escale à Chypre, il reçoit des nestoriens d'Orient envoyés par le grand khan mongol de Perse. Il est effleuré par l'idée d'une alliance de revers mais y renonce lorsque le grand khan le prie de faire d'abord soumission...
Il atteint enfin le delta du Nil et s'empare de Damiette, puis ill bat l'armée du sultan, composée de mercenaires appelés mamelouks, devant la citadelle d'el-Mansourah. Mais son avant-garde s'aventure imprudemment sur la route du Caire en dépit de ses ordres. Bientôt, toute l'armée est bloquée par la crue du Nil et menacée par la famine et l'épidémie. Elle tente de battre en retraite. Le 8 février 1250, le roi de France est fait prisonnier en protégeant son arrière-garde.
Hôte forcé des Égyptiens, Saint Louis impressionne ses geôliers par sa piété et sa grandeur d'âme. Libéré contre une rançon de 200.000 livres et la restitution de Damiette, il séjourne quatre ans dans les échelles franques du Levant dont il restaure l'administration et les défenses. La mort de sa mère le 26 novembre 1252 l'oblige à revenir enfin chez lui.
Le roi fonde à son retour à Paris l’hôpital des Quinze-Vingt, sur l’emplacement de l’actuelle place du Palais-Royal. Il a vocation à soigner les aveugles, à commencer par 300 malades de retour de la croisade. L’hôpital est plus tard transféré à l’est de Paris, dans le quartier Saint-Antoine. Huit siècle après sa fondation, il demeure fidèle à sa vocation première de traiter les maladies des yeux...
Saint Louis est encore à l'origine de la huitième et dernière croisade. Longuement préparée, elle est contestée par les proches du roi et le fidèle Joinville lui-même refuse d'y participer ! Comme précédemment, le roi s'embarque avec son armée à Aigues-Mortes mais se dirige vers... Tunis. Son objectif est de convertir l'émir local ! Mais, à peine débarquée, l'armée est frappée par une épidémie de typhus. Le roi lui-même est atteint et meurt pieusement sous les murs de Tunis, emportant avec lui l'idéal religieux de la croisade.
La vie de Saint Louis nous est surtout connue par son biographe Jean de Joinville (1224-1317), sénéchal de Champagne, qui vécut à son service à partir de la septième croisade (1244). Joinville a ainsi popularisé l'image du roi rendant la justice sous un chêne, dans son domaine de Vincennes, à l'est de Paris.
Jean de Joinville a écrit sa Vie de Saint Louis entre 1305 et 1309 à la demande de la reine Jeanne de Navarre, épouse de Philippe le Bel. Sur la miniature ci-dessus (1330-1440), on le voit remettre son manuscrit à Louis de Navarre, futur Louis X le Hutin.
Le manuscrit, dont un original a été redécouvert au XVIIIe siècle, a fait l'objet de plusieurs rééditions (très remaniées) dès la Renaissance. Il va contribuer au renouveau du culte de Saint Louis sous le règne d'Henri IV. Ce roi appartient à une branche cadette de la dynastie capétienne qui remonte à Robert de Clermont, quatrième fils de Saint Louis. Soucieux de consolider sa légitimité, Henri IV souligne sa filiation avec le saint roi. Ainsi donne-t-il son prénom à son fils aîné, le futur Louis XIII.
Bibliographie
Les ouvrages sur Saint Louis sont légion. En tout bien tout honneur, citons d'abord la somme de Jacques Le Goff, principale référence sur le roi (près de mille pages tissées de passion et d'érudition). Plus accessible au commun des mortels, on peut citer aussi le bel album de Gérard Sivéry : Louis IX, le roi saint (1214-1270) (Tallandier, 2004).
En 2014 est paru également un ouvrage de Louis Bériot qui raconte la vie du roi sur le mode romanesque : Saint Louis, l'Aigle aux yeux de colombe (Robert Laffont). En dépit de ses 656 pages, c'est un ouvrage d'une très grande facilité de lecture, instructif sur le roi et plus généralement sur la société médiévale.
Dans une autre veine, Les enquêtes de Saint Louis, gouverner et sauver son âme (Le nœud gordien, 2014) est une adaptation de la thèse de doctorat de Marie Dejoux, accessible au public cultivé.